Plus généralement, tout processus de classification est immergé dans un contexte qui le dépasse, extérieur au domaine scientifique dans lequel s’opère le classement — contexte à la fois culturel et naturel. Notre vision de l’arc-en-ciel est tributaire à la fois de notre culture et de notre appareil perceptif. Cette culture (occidentale) nous a imposé les sept couleurs ; mais une vision moins mythifiée nous aurait au moins fourni une description en quatre bandes colorées. Notre vision des couleurs est essentiellement fondée sur un système trichromatique (notre rétine possède trois pigments colorés). Mais certains animaux, les pigeons en particulier, ont une vision des couleurs plus fine, fondée sur un système tétrachromatique. Nous confondons des couleurs que ces oiseaux ne confondent pas ; autrement dit, par rapport aux pigeons, nous sommes daltoniens ! Un Newton pigeon aurait donc proposé une vision de l’arc-en-ciel beaucoup plus subtile. Il est souvent difficile d’échapper à l’apparente naturalité de schèmes classificatoires, et de comprendre leur caractère fortement relatif. Au demeurant, une classification est toujours provisoire. La liste des couleurs newtoniennes le montre bien. Outre ses contingences culturelles, elle est limitée à ce que nous savons maintenant être une petite gamme de rayonnements ; en deçà du rouge, il y a l’infrarouge, au-delà du violet, il y a l’ultraviolet. Et la classification s’élargit sans fin, car au-delà de l’ultraviolet, on trouve les rayons X, au-delà des rayons X, les rayons γ, etc. La vitesse de l’ombre, J.M. Lévy-Leblond (Les x couleurs de l’arc-en-ciel).
Un objet a t-il une couleur quand on ne le regarde pas ? À cette question du philosophe, le physicien répond que non seulement un objet n’a pas de couleur quand on ne le regarde pas, mais qu’il n’en a pas plus quand on le regarde. La couleur n’est pas une pellicule posée sur l’objet, c’est une sensation construite dans le cerveau de l’observateur ! De surcroît, une couleur n’est jamais isolée : elle est toujours vue dans un environnement qui en altère la perception. Les peintres savent depuis longtemps que des couleurs juxtaposées seront perçues différemment, et ils jouent des « concordances » ou « dissonances » colorées.
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/relativite_couleurs.html
Tous les documents nécessaires et complémentaires sont téléchargeables à l’adresse DOCS (dossier la couleur d’une orange (1)).
Document général : [0 couleur de l’orange.pdf]
consigne 1 : individuel (10 minutes)
Par écrit (hypothèses sous forme écrite et / ou schématisée…).
Première question : pourquoi l’orange est-elle orange ?
Un peu plus tard. Deuxième question : un objet a-t-il une couleur quand on ne le regarde pas ?
Consigne 2 :individuel (15 minutes)
1) Décomposition de la lumière blanche (réseau).
2) Action d’un filtre coloré.
3) Lumières « colorées » et couleur des objets : modifications des couleurs.
4) Le sirop de menthe (mélange de colorants et modification des couleurs comme précédemment).
Eventuellement : les écrans diffusants [écrans diffusants.pdf]
Travaux autonomes sur SIMULATIONS : groupes de deux (sur ordinateur) (90 minutes)
Utilisation du fichier [travaux.pdf] et des observations expérimentales pour réaliser un « mini-mémoire ».
Commentaires.
Le problème principal est de préciser le vocabulaire, pour constituer le phénomène de la couleur comme un processus, avec en particulier deux termes :
- les lumières « colorées », reçues, absorbées ou diffusées ;
- la couleur d’un objet perçue par l’œil (humain) qui reçoit les lumières « colorées » diffusées par l’objet.
Noter que le terme lumière « colorée » est impropre puisque la couleur est une perception résultant du système visuel de l’observateur. Les lumières et les objets n’ont pas de couleur si on ne les regarde pas !!! (Voir article « la couleur d’une orange (2))
Tous les documents indiqués ci-dessous sont téléchargeables à l’adresse DOCS (dossier la couleur d’une orange (1)).
Remerciements au réalisateurs des animations :
S. Lespinasse : http://www2.ac-lille.fr/physiquechimie/espacol/Lespinasse/presenta.htm
A. Retière :
C. Blérard :
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