Cristal liquide

——————————

—————————

Documents complémentaires

——————————

———————————————————-

Pratique scientifique

—————————————

Gaston Bachelard. Le nouvel esprit scientifique. 1934.

Déjà l’observation a besoin d’un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision, de sorte que ce n’est jamais la première observation qui est la bonne. L’observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d’observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l’immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Naturellement, dès qu’on passe de l’observation à l’expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes parts la marque théorique.

—————————————

Henri Poincaré. La Science et l’Hypothèse. 1902.

Rôle de l’expérience et de la généralisation. L’expérience est la source unique de la vérité : elle seule peut nous apprendre quelque chose de nouveau ; elle seule peut nous donner la certitude. Voilà deux points que nul ne peut contester. Mais alors si l’expérience est tout, quelle place restera-t-il pour la physique mathématique ? Qu’est-ce que la physique expérimentale a à faire d’un tel auxiliaire qui semble inutile et peut-être même dangereux ? Et pourtant la physique mathématique existe ; elle a rendu des services indéniables ; il y a là un fait qu’il est nécessaire d’expliquer. C’est qu’il ne suffit pas d’observer, il faut se servir de ses observations, et pour cela il faut généraliser.

Rôle de l’hypothèse. Toute généralisation est une hypothèse ; l’hypothèse a donc un rôle nécessaire que personne n’a jamais contesté. Seulement elle doit toujours être, le plus tôt possible et le plus souvent possible, soumise à la vérification. Il va sans dire que, si elle ne supporte pas cette épreuve, on doit l’abandonner sans arrière-pensée.

—————————————

Albert Einstein, Leopold Infeld. L’Evolution des idées en physique. 1936.

Dans l’effort que nous faisons pour comprendre le monde, nous ressemblons quelque peu à l’homme qui essaie de comprendre le mécanisme d’une montre fermée. Il voit le cadran et les aiguilles en mouvement, il entend le tic-tac, mais il n’a aucun moyen d’ouvrir le boîtier. S’il est  ingénieux il pourra se former quelque image du mécanisme, qu’il rendra responsable de tout ce qu’il observe, mais il ne sera jamais sûr que son image soit la seule capable d’expliquer ses observations. Il ne sera jamais en état de comparer son image avec le mécanisme réel, et il ne peut même pas se représenter la possibilité ou la signification d’une telle comparaison

——————————

—————————

Et des citations d’auteurs

par exemple :

——————————

———————————————————-

Aurélien Barrau

——————————————-

11 oct. 2017. Rencontre animée par Cléo Schweyer, journaliste scientifique et chargée de médiation scientifique à l’Université Lyon 1, se déroulant à la bibliothèque municipale de Lyon.

————————————————–

[…]

Il y a une raison simple pour laquelle la science peut légitimement jouir d’un certain respect dans notre société. Je dis bien respect et non pas primat : les arts et la littérature devraient, à mon sens, être intensément réhabilités, en particulier à l’école où ils pourraient jouer un rôle essentiel qui leur est hélas aujourd’hui confisqué. Toute velléité hégémonique de la démarche scientifique est à proscrire. Mais la raison qui confère donc, je crois, une sorte de respectabilité méritée aux gestes scientifiques, tient à ce qu’ils s’articulent à une pensée authentiquement dynamique. Tout est toujours sujet au doute. Tout peut être remis en cause et, dirais-je, tout doit l’être. Rien n’est acquis. Rien n’est sacré. Rien n’est intouchable. Aucun dogmatisme sévère n’y est toléré. En tout cas, aucun ne résiste à la pression de la découverte et du renouveau. La science (et elle ne s’oppose d’ailleurs en rien à l’art sur ce point) est comme intrinsèquement fragile.

Une équipe de physiciens du CERN a annoncé il y a quelques années la détection de neutrinos se propageant plus vite que la lumière (l’article publié était, il faut le noter, infiniment plus prudent que ce que les médias télévisés en ont relayé). Deux ou trois mois seulement après cet événement – au sens médiatique autant que scientifique car il est rare qu’une avancée scientifique soit relayée au journal de 20 heures ! – ils annonçaient une erreur dans les mesures. Voilà peut-être ce qui caractérise la science : il est possible de dire, et de dire la tête haute, « je me suis trompé ». Qui a déjà vu un politicien, un théologien ou un financier proclamer, après avoir bénéficié des feux de la rampe, « je me suis trompé » ? Un scientifique peut non seulement sans honte reconnaître son erreur, mais cela fait même partie de ce qui fonde la scientificité de son approche. La certitude, en science, n’existe pas.

[…]

Il faut ici faire une remarque essentielle. Du point de vue pratique, il est possible de considérer que chaque nouveau modèle s’approche un peu plus d’une description idéale et que, au fur et à mesure des avancées, les différences entre les prédictions des modèles et les données expérimentales deviennent très minces. En ce sens purement technique, les modèles tendent vers la vérité. Mais du point de vue ontique – c’est-à-dire quant à la nature des êtres décrits, ce qui compte quand on pense par-delà les applications – c’est impossible ! Chaque nouveau modèle remplaçant la proposition précédente est en fait une révolution totale. Chaque nouveau modèle est absolument différent du précédent. Décrire le mouvement d’un corps céleste avec les équations d’Einstein à la place de celles de Newton est (dans la plupart des cas) une infime amélioration du point de vue de la précision qui était déjà excellente dans l’approximation newtonienne. Mais, du point de vue de la description fondamentale du monde, c’est une révision totale et absolue, pas du tout une petite modification. Chez Newton, la Terre tourne autour du Soleil parce qu’une force l’attire et lui impose cette orbite quasi-circulaire. Chez Einstein, la Terre n’est soumise à aucune force. Elle avance en ligne droite dans l’espace courbé par la présence du Soleil. Ça n’a rien à voir ! Les objets et concepts en jeu sont tout autres. De même quand on passe d’une particule ponctuelle classique à un objet – disons une fonction d’onde – quantique. Il est par conséquent très délicat d’imaginer qu’il soit possible de se rapprocher d’une vérité ultime puisque toute révolution scientifique – et, naturellement, une nouvelle est toujours à venir – s’accompagne d’une redéfinition totale du réel. Toute nouvelle image du monde est, pourrions-nous dire, arbitrairement éloignée de celle qu’elle supplante. Comment pourrait-on donc se « rapprocher » du vrai alors même que chaque rupture entraîne une vision infiniment distante de la précédente et tout aussi infiniment distante de la suivante ? Les prédictions sont évidemment de plus en plus précises et adéquates, mais il me semble tout à fait dénué de sens de considérer que le contenu conceptuel de la théorie converge vers la vérité puisque chaque changement de paradigme effondre entièrement la vision précédente, idée qui fait écho à quelques aspects de la philosophie de Thomas Kuhn, épistémologue américain du XXe siècle. Cette simple remarque effrite toute velléité à considérer sérieusement que la science est intrinsèquement vraie.

[…]

Banane

——————————————

—————————————-

——————————

—————————

——————————

——————————————————

Lewis

—————————————————–

Gilbert Lewis (1875–1946)

——————————————-

La structure de Lewis consiste à définir la localisation des électrons sur ou entre les atomes de la molécule. Seuls les électrons de valence sont considérés. On obtient ainsi une certaine vision de la structure électronique de la molécule par ses doublets libres, ses doublets liants (liaisons σ et π), ses lacunes et ses éventuels électrons célibataires (dans le cas des radicaux). Dans cette représentation, les électrons célibataires sont notés par des points et les paires d’électrons par des traits (plus rarement par deux points). Les traits peuvent être localisés sur un atome (doublet libre ou non liant) ou entre les atomes (doublet liant, liaison covalente).

——————————

—————————

——————————

———————————————–

Bétavoltaïque

————————————————-

Histoire

Un pacemaker cardiaque à énergie atomique (radioisotope-powered) développé par la Commission de l’énergie atomique des États-Unis (1967).

La technologie de la batterie nucléaire remonte à 1913, lorsque Henry Moseley expérimente le générateur bêtavoltaïque. Ce nouveau domaine suscite rapidement de l’intérêt pour les applications nécessitant des sources d’énergie longue durée. Ce sera notamment le cas pour les besoins spatiaux au cours des années 1950 et 1960. En 1954, RCA étudie une petite batterie atomique pour les petits récepteurs radio et les prothèses auditives. Depuis la recherche initiale et le développement de RCA au début des années 1950, de nombreux types de production et stockage d’électricité à partir de radionucléïdes. Les fondements et principes scientifiques sont bien connus, mais la technologie d’industrialisation à échelle nanométrique requise par les besoins modernes sont encore en développement. On aimerait pouvoir ainsi alimenter des stimulateurs cardiaques, cœurs artificiels, et d’autres objets nécessitant une alimentation fiable, durable et propre.

Henry Moseley (1887 – 1915)

——————————

—————————

——————————

———————————————————

Fusion

Fusion thermonucléaire : où en sommes-nous ?

———————————

———————————-

Crédits : Encyclopædia Universalis France. Principe d’un réacteur de fusion deutérium-tritium.

——————————

—————————

——————————

—————————————————-

EPR

——————————

—————————

——————————

————————————————————–

Cuisine

—————————————-

—————————————-

——————————

—————————

——————————

———————————————–

L’eau – modélisation

—————————————————

Berthe Bussard et Hélène Dubois. Leçons élémentaires de chimie à l’usage de l’enseignement secondaire des jeunes filles (3e année). Belin frères, 1897.

CHAPITRE PREMIER
L’EAU1. Les trois états de l’eau.

Nous connaissons l’eau sous les trois états : liquide, solide, gazeux.

À l’état solide, l’eau constitue la glace et la neige. Vue à la loupe, la neige présente des formes régulières (fig. 1) ; ce sont des figures géométriques à six côtés, simples ou portant six branches régulièrement distribuées. On donne à ces formes régulières le nom de cristaux. […]

 Fig. 1. — Diverses formes des cristaux de neige et de glace.

À l’état gazeux, l’eau existe dans l’atmosphère. La vapeur d’eau est invisible. Quand elle se condense en fines gouttelettes, elle forme le brouillard. Si on apporte dans un appartement du corps froid, on voit se produire à sa surface une buée provenant de la condensation de la vapeur dans l’atmosphère.

2. Corps dissous dans l’eau.

I. SOLIDES

Cette vapeur, condensée par refroidissement, constitue les nuages, retombe sous forme de pluie et dissout au contact du sol les éléments qui le composent, les calcaires, par exemple ; dans certains cas, les substances dissoutes la font employer en médecine (eau de Vichy). Beaucoup d’autres corps, tels que le sel marin, le sucre, le salpêtre, peuvent aussi se dissoudre dans l’eau. Mais la quantité d’un même corps qui se dissout dans un même poids d’eau varie avec la température. […] Si l’on fait évaporer l’eau, le corps dissous se dépose, et généralement il cristallise.

II. GAZ

De même que l’eau dissout des corps solides, elle dissout aussi des gaz. On peut les extraire par l’expérience suivante (fig. 4). On prend un ballon plein d’eau ; on y adapte un tube de verre recourbé (tube abducteur) également rempli d’eau ; l’autre extrémité du tube aboutit à une cloche longue et étroite (éprouvette), pleine d’eau, retournée sur la cuve à eau, et soutenue par un têt à gaz […].

Fig. 4. — Extraction des gaz dissous dans l’eau.

————————————————-

——————————

—————————

Document :

Et les éléments de conclusion :

Ainsi que :

——————————

————————————————–